Par Nathalie le 20 juin 2022
Adaptabilite Tendances Cadres Influence professionnelle Environnement travail Performance entreprises Bien être travailAussi communément connu en France sous le nom du « syndrome de l’épuisement professionnel », le burn out est tristement rentré dans le langage commun en touchant de plus en plus d’actifs français. Selon une récente étude Opinion Way en collaboration avec Empreinte Humaine, le taux de personnes atteintes de burn out sévères aurait ainsi progressé de 25 % en 2021, en touchant pas moins de 2,5 millions de salariés en France.
Le fait est que ce « sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail », comme définit par l’OMS, n’est pas à prendre à la légère tant il peut avoir des conséquences importantes sur la santé des individus. Sans oublier que le phénomène touche aussi de plein fouet l’organisation des entreprises, qui se trouvent faute de prévention souvent désœuvrées face à des arrêts maladies à répétition mal compris.
Quelles sont les causes et les conséquences du burn out ? Comment en détecter les signes au plus tôt, et surtout comment y faire face ? On fait le point !
Le mot burn out (ou burnout) est apparu dans les années 70 et vient de l’anglais to burn out qui signifie « épuiser ». Il est défini dans le Larousse comme un « syndrome d’épuisement professionnel caractérisé par une fatigue physique et psychique intense, générée par un sentiment d’impuissance et de désespoir ». Le burn out fait ainsi référence à un stress chronique dans la sphère professionnelle, et peut être observé dans tous les métiers demandant un fort engagement. Il est à ne pas confondre avec le « bore out », le phénomène de l’ennui au travail qui prend également de l’ampleur. N’hésitez pas à consulter notre article dédié !
La Haute Autorité de Santé (HAS) a tranché l’épineuse question dans un rapport en 2017 : le burn out n’ayant pas de signes biologiques clairement établis, il doit être défini comme un syndrome, et non comme une maladie. Comme le souligne l’association France Burnout, les signes physiques de ce syndrome sont en effet souvent diffus, et ainsi susceptibles d’être imputés à d’autres pathologies, ce qui rend difficile sa classification en tant que maladie à part entière.
«Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas considéré comme une maladie. Il se rapproche d’autres situations telles que la souffrance au travail ou les effets du stress lié au travail.»
Haute Autorité de Santé
Dans la lignée de ces conclusions, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) classe en 2022 le burn out parmi les « phénomènes liés au travail ». Le choix des mots est ici important, car le burn out n’est donc toujours pas considéré comme une maladie, mais comme un « facteur influant sur l’état de santé ».
L’OMS liste ainsi trois symptômes psychiques majeurs pour le caractériser :
Vous l’aurez compris, la classification du burn out en tant que maladie professionnelle fait encore débat. D’autant plus qu’en étant absent du tableau des maladies professionnelles reconnues par la Sécurité sociale, la question de sa prise en charge se pose ! À l’heure actuelle, il faut ainsi ne pas être effrayé par la tautologie et faire attester par son médecin que son syndrome d’épuisement professionnel est bien… d’origine professionnelle pour que ce dernier soit reconnu et pris en charge.
Difficile de comprendre la notion de burn out sans aborder la question de ses causes. Comment en arrive-t-on à une telle détresse professionnelle ? Les modèle des discordances expliqué par les chercheurs américains Maslach et Leiter est celui qui est aujourd’hui le plus communément retenu pour expliquer le phénomène. Ils décrivent ainsi le burn out comme « l’écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu’ils doivent faire ». Il s’agit ainsi d’une discordance, d’un écart entre les exigences de l’entreprise et les besoins du travailleur.
De façon très concrète, voici 5 causes communément identifiées comme pouvant amener individuellement ou conjointement au burn out :
Il est bien important de comprendre qu’un burn out ne se déclenche pas en un jour. C’est la succession et l’accumulation des éléments évoqués ci-dessus qui vont au fil du temps faire entrer l’individu dans une sorte de spirale de démotivation et de mal-être.
Le chercheur Truchot a modélisé en 2004 un processus du burn out en trois dimensions expliquant bien le phénomène.
Phase 1 : l’épuisement émotionnel
L’individu est comme vidé nerveusement. Il est plus fatigué et connait des sautes d’humeur. Le travail est dès ce stade perçu comme une corvée, et la motivation s’efface.
Phase 2 : la dépersonnalisation
Cette étape renvoie à une distanciation de l’individu envers ses clients et collègues. Il fait preuve d’un certain cynisme vis-à-vis de sa profession et de ses missions.
Phase 3 : La baisse du sentiment d’accomplissement personnel.
Cette phase se caractérise par une propension de l’individu à se dévaloriser et par un sentiment latent d’inefficacité en général. L’estime de soi est alors au plus bas, l’employé se considère comme inapte.
Au-delà des conséquences directes décrites plus haut, un burn out peut à long terme déboucher sur des atteintes psychiques et physiques graves. Il peut ainsi avoir des conséquences extrêmement sérieuses sur la vie professionnelle et personnelle de l’employé.
Diverses maladies telles que la dépression ou encore des troubles cardiovasculaires peuvent par exemple être déclenchées par un burn out non traité. L’individu peut alors se trouver dans une incapacité totale à travailler. Il s'ensuit une véritable descente aux enfers si la personne ne réagit pas et n’est pas accompagnée par son entreprise et son entourage. Perte d’emploi, isolement social… Les pires cas peuvent même suite à un état dépressif sévère mener au suicide.
À noter que si ce constat alarmiste peut faire peur, une bonne prise en charge du burn out peut permettre à l’individu un retour au travail entre 1 et 12 mois. Mais alors comment prendre les choses à temps pour stopper la spirale et éviter à tout prix d’en arriver là ?
Le burn out n’est pas une fatalité ! Il est en effet possible de le détecter de façon précoce afin de ne pas se laisser prendre au piège.
Certains signes devraient vous alerter quant à la possibilité que vous soyez en train de développer un syndrome de l’épuisement professionnel.
Vous faites l’expérience de plusieurs de ces signes du burn out ? Il est essentiel de ne pas ignorer ces avertissements. Ils sont là pour vous alerter ! Il s’agit alors de prendre des mesures rapidement pour ne pas vous enfoncer dans une situation qui pourrait vous mener au burn out.
Vous trouverez ci-dessous quelques conseils pertinents pour lutter contre l’épuisement professionnel et réussir à inverser la vapeur. À noter que ces astuces ne remplaceront jamais un avis médical. Elles sont en effet destinées à enrayer des signes précoces d’une suspicion de burn out. Si vous vous sentez lourdement concerné par les symptômes décrits plus haut, nous vous conseillons de prendre contact avec votre médecin traitant afin d’avoir un véritable diagnostique, et de vous faire accompagner.
Il est important de vous fixer des limites. À l’impossible nul n’est tenu ! Faites régulièrement des pauses au cours de votre journée et prenez des congés à intervalle régulier. Il est également primordial que vous appreniez à dire non à des projets qui vous causeraient trop de stress. Apprendre à déléguer peut également être une bonne idée pour lâcher la pression !
Vous avez une vie en dehors du travail et il est important de la cultiver ! Famille, amis, loisirs, avoir une vie privée riche vous aidera à garder un équilibre plus sain, et vous permettra de recharger vos batteries.
Et si vous étiez trop exigeant avec vous-même ? Il est toujours bon de prendre du recul et d’accepter que tout ne soit pas forcément parfait. Peut-être que vous vous mettez vous-même trop de pression et qu’il est temps de vous laisser un peu tranquille... Lâchez du lest !
Une bonne hygiène de vie est un élément incontournable du bien-être au quotidien. Alimentation variée, pratique régulière d’un sport qui vous plait… autant de bonnes habitudes qui pourront influer sur votre humeur et vous aider à remonter la pente !
Peut-être que ces signes de ras-le-bol sont là pour vous alerter que votre travail actuel ne vous convient plus ? La culture de votre entreprise ne correspond peut-être pas à votre état d’esprit, ou encore, vous ressentez peut-être l’envie de changer de voie. Il est temps de faire point et d’envisager de trouver ce qui pourrait vous aider à mieux vous accomplir professionnellement ! Formation, reconversion, nouveau job, bilan de compétences… vous n’avez pas à rester enfermé dans votre quotidien professionnel s’il ne vous correspond plus.
Nous le mentionnions plus haut, mais ce point est tellement important qu’il mérite de conclure cet article. Si vous éprouvez de nombreux signes avant-coureurs de burn out, qu’ils vous semblent trop lourds à porter, et que les quelques conseils mentionnés ici vous semble dérisoires vis-à-vis de votre mal-être actuel, c’est qu’il est surement temps pour vous de vous faire aider par votre médecin. Ce n’est nullement un aveu de faiblesse, mais bien au contraire la preuve que vous avez la force de faire face à une situation difficile et de trouver une solution !
Que vous ayez lu cet article par simple curiosité ou parce que vous vous sentiez concerné par le burn out, nous vous invitons à ouvrir la parole autour de vous sur ce phénomène de plus en plus courant et pourtant souvent mal compris. Et souvenez-vous, être capable de remettre en question votre vie professionnelle parce que vous aspirez à plus de bien-être est une vraie force !
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