Equilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : comment y parvenir ?

Par Nathalie le 18 octobre 2022

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Alors que les nouvelles technologies nous permettent d’être connectés partout et tout le temps, elles nous permettent aussi de travailler d’à peu près partout... et tout le temps. On se retrouve ainsi à répondre à des mails le soir en rentrant ou pendant les vacances. Pas facile dans ce contexte de mettre une frontière claire entre vie professionnelle et vie personnelle. De même, la normalisation du télétravail, même s'il nous facilite la vie, rend cette frontière de plus en plus mince. 

Mais comment faire pour trouver le juste équilibre entre développement de carrière et vie de famille ? Entre avoir une vie sociale remplie et avoir un job qui nous passionne ? Voici quelques pièges à éviter et conseils pour y parvenir, car oui, ce juste équilibre existe bel et bien.

 

Une envie qui touche tout le monde

Si pendant longtemps, on a pu penser que l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle était plutôt recherché par les femmes souhaitant concilier carrière et vie de famille, on constate aujourd’hui que les hommes ont eux aussi cette attente. La crise sanitaire et le télétravail est en effet passé par là, et a redistribué les cartes. Le fait est que les préoccupations pour rééquilibrer vie pro et perso ne datent pas d'hier, déjà en 2016, le ministère du Travail lançait une étude sur le sujet. Les résultats de cette enquête sortis en 2019 montraient alors que 13 % des femmes et 14% des hommes salariés déclaraient recevoir des reproches de leur entourage en raison de leur manque de disponibilité lié aux horaires de travail. Et la tendance ne fait que se renforcer puisqu'une enquête de 2020 montre que 45 % des salariés affirment vivre un déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, et 85 % estiment que cela a affecté leur vie privée. Il y a urgence !
 

Utilisez votre droit à la déconnexion

Dans le cadre de la loi travail de 2016, un droit à la déconnexion a été mis en place. L’un des objectifs de cette loi était justement d’adapter le droit du travail à l’ère du digital et de permettre aux salariés de concilier vie personnelle et vie professionnelle, tout en luttant contre les risques de burn-out. Pour cela, ils doivent avoir la possibilité de ne pas se connecter aux outils numériques et de ne pas être contacté par leur employeur en dehors de leur temps de travail (congés payés, jours de RTT, week-end, soirées...).

À noter toutefois, il n’existe pas de définition claire et précise de ce droit à la déconnexion dans la mesure où il n’est écrit ni dans la loi ni dans le Code du Travail. C’est principalement aux entreprises de définir les modalités de ce droit à la déconnexion, en rédigeant une charte qui leur est propre après avis du comité d'entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel. Si le droit à la déconnexion a le mérite d’exister, il reste encore flou et sa mise en place n’est pas encore une obligation. À chaque salarié donc, d’en avoir conscience pour ne pas se laisser envahir par le travail dans sa vie personnelle.

Le droit à la déconnexion est ainsi devenu un véritable sujet pour l'entreprise. Le Baromètre 2020 Ugict-CGT "Ce que veulent les cadres" révèle dans ce sens que 69% des cadres souhaiteraient disposer d'un droit à la déconnexion effectif.

 

Equilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : comment y parvenir ?

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Finissez-en avec le présentéisme

C’est l’un des maux qui empêche le bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, ce temps que l’on passe au bureau à littéralement ne rien faire ou bien à gérer des choses personnelles. Ce mal typiquement français touche beaucoup de sociétés où l’on a même tendance à entendre, dans les open spaces, des phrases comme “18h ? Bah alors, tu as pris ton après-midi ?”.

La notion de présentéisme a été théorisée aux États-Unis, en opposition à l'absentéisme, pour caractériser une situation où un salarié est physiquement présent sur son lieu de travail alors que son état physique, mental ou sa motivation ne lui permettent pas d’être pleinement productif. Qui n’a jamais pris ses rendez-vous personnels ou même réservé ses vacances pendant ses heures de travail ?  

Cette notion est également revenue sur le devant de la scène avec le récent débat sur le quiet quitting, ce phénomène dénonçant des salariés refusant entre autres le présentéisme en n'effectuant strictement que ce pour quoi ils sont payés, rien de plus.

Le présentéisme peut ainsi prendre différentes formes :

  • Il peut être lié à une démotivation. C’est ce que l’on appelle le présentéisme contemplatif, lorsque le salarié est présent au travail, mais ne travaille pas dans les faits. Il se fait alors oublier pour ne pas avoir de tâches à réaliser.

  • Il existe aussi le présentéisme stratégique qui consiste à être présent pour se faire bien voir par sa hiérarchie et démontrer sa motivation.  

  • Le culte de la perfection peut lui aussi entraîner une forme de présentéisme qui va obliger le salarié à faire des heures supplémentaires alors qu’il est déjà fatigué. Il peut aussi être subi à cause d’une charge de travail trop importante ou d’une mauvaise organisation interne.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le présentéisme est beaucoup plus courant que l’absentéisme. De plus, le présentéisme est invisible, ce qui le rend moins considéré. Pourtant, il représente un coût important pour l’entreprise comme pour le salarié. D’abord parce que le présentéisme n’est pas du tout synonyme de productivité, bien au contraire. Il pourrait même engendrer des burn-out qui, à terme, entraînent eux-mêmes des arrêts maladie souvent très longs. Ensuite parce qu’il peut nuire à l’image de l’entreprise et à celle de la marque employeur. Les clients sont en effet de plus en plus sensibles à la manière dont les entreprises traitent leurs salariés et à leur qualité de vie au travail.

Dans certains pays comme le Danemark, la Suisse ou les États-Unis, c’est tout le contraire. En effet, celui qui reste au bureau après les horaires officiels est mal vu. On lui reprochera de manquer d’organisation, de passer trop de temps sur les réseaux sociaux au lieu de travailler, voire même de négliger son couple ou ses enfants.

Mais comment en finir avec le présentéisme quand il s’agit d’un tel trait culturel ? Des choses simples peuvent être facilement mises en place dans la vie quotidienne du bureau. En tant que manager, vous pouvez par exemple :

  • Déterminer des heures d’ouverture et de fermeture de vos locaux pour éviter à vos collaborateurs de rester après 18h30 par exemple.

  • Rédiger une charte claire d’un droit à la déconnexion, par exemple en interdisant l’envoi d’e-mails le soir et le week-end

  • Ne pas accepter de réunions après 17h

  • Former les collaborateurs à l’identification de signes révélateurs d’une charge de travail importante : heures supplémentaires récurrentes, explosion des comptes épargne-temps, report de congés...

 

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Adoptez une bonne organisation

Il y a des jours où l’on arrive au bureau avec une seule envie : celle de procrastiner. Ainsi, on s’y autorise une heure ou deux, qui deviennent parfois trois ou quatre heures et qui nous oblige à rester plus tard le soir pour boucler sa journée. Votre objectif, travailler moins, mais mieux pour gagner en efficacité !

  • En trouvant la bonne organisation
    Adopter une organisation est souvent facile à dire mais pas toujours simple dans les faits. En effet celle des autres n’est pas forcément celle qui nous convient le mieux. Le secret est donc de définir la sienne, en comprenant quel est notre rythme idéal. Inutile de s’imposer des réveils à l’aube si vous n’êtes définitivement pas quelqu’un de très matinal. À l’inverse, si vous vous sentez beaucoup plus efficace en matinée, faites en sorte d’arriver tôt au bureau, pour repartir tout aussi tôt le soir.

  • En apprenant à hiérarchiser
    Trouver la bonne organisation c’est aussi et surtout apprendre à hiérarchiser. En effet, on se sent parfois submerger par les tâches professionnelles ou personnelles sans trop savoir par où commencer. Cette quantité de tâches peut faire peur et même pousser certains d’entre nous à être incapables de faire quoi que ce soit et à mettre en place quelque organisation que ce soit. 
    Tout ce que vous devez faire n’est pas forcément à réaliser dans l’immédiat. C’est ce que montre la matrice d’Eisenhower. Certaines choses peuvent attendre, parfois même plusieurs jours. L’important, c’est de hiérarchiser les tâches selon leur urgence et leur degré d’importance. De là, vous pourrez aussi définir si elles sont à faire, à déléguer, à planifier ou tout simplement à éliminer.   

  • En apprenant à dire non
    Si cela peut paraître difficile dans le monde du travail, il n’en reste pas moins nécessaire. Il ne s’agit évidemment pas de dire non à tout mais d’accepter ses limites et de ne pas accepter le dossier qui fera déborder le vase et vous rendra moins efficace sur l’ensemble de vos autres projets.
    En effet, pensez au fait que ce projet pourrait bien être celui que vous allez devoir faire déborder sur votre vie personnelle pour le mener à bien. Or, ce n’est pas l‘idée !
    Dire non peut aussi passer par le fait de déléguer. En effet, si l’on a tendance à penser, surtout lorsque nous sommes “sous l’eau”, que former quelqu’un va nous faire perdre du temps c’est en fait tout le contraire. Si cela peut en effet vous prendre un peu de temps au départ, ce seront ensuite une charge mentale et des tâches en moins. Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter notre article : "Comment et pourquoi apprendre à dire non au travail" !

  • En utilisant des outils
    Pour vous aider à maintenir l’organisation que vous aurez définie, des outils peuvent vous aider. Au-delà de la traditionnelle to do list, le bullet journal (aussi appelé Bujo) peut aussi par exemple vous aider à vous fixer des objectifs quotidiens et personnalisables.
    Il vous permettra aussi de mieux visualiser les tâches à réaliser en vous donnant une vue globale de votre journée ou de votre semaine à venir, tant sur le plan personnel que professionnel.
    L’important est surtout d’intégrer des plages horaires pour votre temps personnel dans votre agenda, car prendre du temps pour soi, ça s’organise ! Et figurez vous que ça s'apprend également, des formations sont même dédiées au sujet :)

 

Faites une pause et fixez-vous des limites

Qui a dit que nous étions capables de travailler 8h par jour non-stop, 7 jours sur 7. Personne évidemment car nous ne sommes pas des robots. Faire des pauses est donc essentiel pour favoriser un bon équilibre. Et cela commence par poser ses congés et ses RTT car oui, ils sont là pour ça. Trop de salariés ont encore tendance à les reporter à cause de leur charge de travail ou par surinvestissement.

Pourtant, faire une pause et vous aérez la tête, aller faire du sport ou simplement vous balader et passer du temps en famille vous rendra beaucoup plus efficace dans votre travail. Et c’est là que commence justement le parfait équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

 

Pour conclure...

Vous l'aurez compris, trouver l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle peut s'avérer être un véritable défi ! Mais relever ce challenge est absolument nécessaire alors que les barrières entre travail et vie privée deviennent de plus en plus floues. Un vrai paradoxe qui ne manquera pas de faire parler de lui alors que le télétravail devient la norme pour une majorité des entreprises. Mais rassurez-vous ! En fixant vos propres limites, et en instaurant le dialogue avec votre entreprise, vous arriverez avec le temps à trouver cet équilibre tant recherché. À vous de jouer !

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