Par Valentine le 2 décembre 2021
Digitalisation-des-metiers Montee-en-competences Recrutement Competences-digitalesDepuis la fin des confinements, les entreprises n’arrivent plus à recruter comme avant… Mais comment expliquer ce phénomène ? Entre salaires insuffisants, jeunes diplômés ou actifs peu formés aux nouvelles pratiques, les facteurs sont nombreux. Pourtant, de l’autre côté, les demandeurs d’emploi sont nombreux et sont plus motivés que jamais pour trouver le job de leur rêve. On mène l’enquête pour décrypter ce phénomène paradoxal.
Depuis quelque temps, force est de constater que le marché du travail connaît des tensions. En effet, les entreprises peinent à recruter et les postes proposés ne sont pas pourvus. Fait étonnant compte tenu du nombre important de demandeurs d’emplois engendré par la crise sanitaire et économique que nous traversons. Comment expliquer ce phénomène ?
Le 21 septembre dernier, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) a publié une étude sur les tensions que connaît actuellement le marché de l’emploi. Cette étude met en lumière le manque d’attractivité de certains secteurs qui sont particulièrement affectés en cette sortie de crise. En effet, après la levée des contraintes sanitaires, près de 300 000 postes sont à pourvoir, particulièrement dans les secteurs qui suivent :
Pourtant, ces secteurs, en plus d’être en première ligne en temps de crise sanitaire, attirent de moins en moins d’actifs. Et pour cause, la peur d’un reconfinement, la nécessité d’avoir un passe sanitaire, ou l’insuffisance des salaires sont un frein majeur. Face à cette situation, le 27 septembre dernier, le gouvernement a proposé un plan de réduction des tensions de recrutement “pour répondre aux tensions actuelles et à venir”. Ce plan met notamment l’accent sur la formation des actifs français avec un budget dédié. On vous en dit plus dans la suite de cet article ;)
Mais tout ne peut pas être expliqué par la crise sanitaire. On peut d'ailleurs dire qu’il s’agit d’un véritable problème de fond. À ce propos, la Dares a publié une seconde étude sur les difficultés de recrutement le 1er octobre 2021. Cette dernière montre une hausse des tensions déjà entre 2015 et 2019, qui en plus du manque d’attractivité peut s’expliquer par :
Ces problèmes de fond ne sont pas nouveaux, et la crise ne risque que de les amplifier. D’autant plus qu’ils touchent plus particulièrement les secteurs les plus impactés et dont l’attractivité ne fait que décliner.
Rappelons que les métiers considérés comme les moins attractifs à la sortie des restrictions sanitaires sont les métiers de service : restauration, service à la personne, hôtellerie, etc. Mais cette situation prévalait également avant la pandémie, puisqu’en 2019, six métiers sur dix étaient en tension de recrutement. Et c’est l’intensité des embauches au moment de la reprise économique qui n’a fait qu’accentuer et mettre ce problème sur le devant de la scène.
Pourtant, ces tensions du marché de l’emploi touchent tous les secteurs et d’autres facteurs sont en cause.
Le manque d’attractivité de certains secteurs actuellement, comme l'hôtellerie-restauration, peut être expliqué par les salaires jugés insuffisants. En effet, selon la ministre du Travail, Elisabeth Borne, les rémunérations du secteur “ne sont pas à la hauteur”, comme elle l’a confié au micro de France Inter, le 3 septembre dernier.
Les salaires bas, l’absence d’un treizième mois ou autres avantages sociaux sont un frein majeur pour de nombreux actifs. En effet, un des points clés de la pénurie de main d'œuvre est le rapport au travail : les confinements et le télétravail ont amené de nombreux actifs à s’interroger sur leur carrière et sur leur rapport au travail. Réorientation, formation et reconversion sont les maîtres-mots en sortie de crise. Les actifs ont réévalué le ratio coût-bénéfice de leur emploi, mais aussi de la précarité dans laquelle ils pourraient se trouver en cas de crise.
Encore une fois, si la crise sanitaire a permis aux actifs de s’interroger, le phénomène n’est pas nouveau et les jeunes actifs tendent depuis quelques années à trouver un emploi qui répond à leurs valeurs et aux grands enjeux sociétaux.
En 2021, Visiplus Academy et BVA ont mené une enquête qui interroge les pratiques françaises en matière de reconversion professionnelle. Et les résultats de cette enquête nous éclairent sur les raisons qui poussent les actifs à se reconvertir. Parmi celles-ci : la volonté de trouver un emploi en accord avec ses valeurs. En effet, la période de confinement, et parfois le chômage partiel (32% des entreprises au premier confinement), a laissé un temps de réflexion aux salariés français qui ont pu penser leur parcours avec des perspectives nouvelles et la possibilité de se former sur son temps libre.
Ainsi, parmi les personnes ayant réalisé ou envisageant une reconversion, le premier déclencheur de changement identifié concerne l’ennui et le manque de sens dans leur poste actuel (40% des actifs en cours de reconversion et 45% des actifs qui l’envisagent). La quête de sens, suite à la crise sanitaire, apparaît alors comme une priorité pour de nombreux actifs français qui veulent accorder leur activité avec les valeurs qui les animent.
Source : Enquête BVA et VISIPLUS academy, Juin 2021
Cette volonté de donner du sens à son métier avait déjà été étudiée par Estelle M. Morin, professeure en psychologie à HEC Montréal, qui définit le sens au travail selon ces 3 critères : “la signification du travail, sa valeur aux yeux du sujet et la définition qu’il en a”, dans son livre Donner du sens au travail (2006).
En plus d’avoir permis aux salariés français de questionner leur rapport au travail, les confinements et le télétravail ont véritablement fait évoluer les manières de travailler, avec une accélération du virage numérique.
En 2020 toujours, BCG, cabinet international de conseil en management et stratégie, a réalisé une enquête auprès de 5250 personnes – managers et salariés – dans cinq pays (États-Unis, Chine, Royaume-Uni, Allemagne et France) afin de connaître leur ressenti par rapport à la « nouvelle » transformation digitale des entreprises.
Parmi les sondés, on note que les managers et salariés français sont respectivement 80% et 73% à estimer que la digitalisation de leur entreprise est indispensable pour relancer l’activité après la crise du coronavirus.
Parmi les entreprises qui ont le mieux résisté aux périodes de confinement et au ralentissement économique, on retrouve principalement celles qui ont su faire preuve d’agilité et mettre en place des outils digitaux dans le pilotage de leurs activités. En favorisant le télétravail, elles ont investi dans de nouvelles technologies. Elles ont également mis en place des méthodes de travail bien plus adaptées au contexte actuel et aux besoins des collaborateurs.
Dès lors, les entreprises tendent à recruter des candidats ayant les compétences numériques nécessaires pour suivre le rythme de la digitalisation. Pourtant, les candidats n’ont pas toujours mis à jour leur savoir-faire pour y répondre et le manque de qualification peut être un frein majeur à l’embauche !
Si la situation n’en demeure pas moins inquiétante, il ne faut pas tomber dans le fatalisme ! Cette tension sur le marché de l’emploi touche principalement les métiers manuels et de service, ce qui est particulièrement compréhensible en période de restrictions sanitaires. De plus, cela signifie que les offres d’emploi continuent de tomber et qu’il est possible pour vous de trouver le job de vos rêves. Enfin, la formation apparaît comme une solution de premier choix pour pallier à la crise de l’embauche.
Compte tenu du phénomène actuel, le gouvernement a mis en place un plan de réduction des tensions de recrutement, le 1ᵉʳ octobre dernier. Les solutions proposées dans ce plan visent à :
En parallèle, un plan spécifique pour les demandeurs d’emploi sera déployé pour renforcer la motivation à se former des demandeurs d’emploi via :
Vous l’aurez compris, la période est propice à la formation et le gouvernement a pris pleinement conscience de ce besoin tant pour les entreprises que pour les salariés.
De plus, il est toujours possible de mobiliser son CPF pour financer la formation faite pour vous ! Si vous cherchez encore, sachez qu’il existe de nombreuses formations 100% digitales qui vous permettront de vous former aux pratiques du numérique pour répondre aux besoins des recruteurs, en restant cohérent avec votre parcours ;)
Après lecture de cet article, vous aurez perçu les grands enjeux de la tension que connaît actuellement le marché du travail. Ainsi, malgré la tension que connaît actuellement le marché de l’emploi, et la difficulté à recruter pour les entreprises, la formation apparaît comme la solution pour pallier ce phénomène. Elle est d’ailleurs grandement favorisée par les nouveaux plans du gouvernement, alors pour ne pas vous aussi sauter le pas ? :)
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