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La culture d'entreprise, souvent influencée par le comportement des dirigeants et responsables hiérarchiques, joue un rôle essentiel dans la manière dont les collaborateurs interagissent entre eux.

En effet, certains environnements professionnels encouragent une communication ouverte et transparente, alors que d'autres sont plutôt enclins à des comportements passifs-agressifs, tels que le « Silent Treatment », traitement silencieux.

Aussi, les entreprises qui encouragent une bonne communication et la résolution proactive des conflits, sont moins susceptibles d’être confrontées au « Silent Treatment ». Cet ostracisme social au travail a un impact considérable sur la santé des collaborateurs, mais également sur la productivité des entreprises.

Quelle est la définition exacte de « Silent Treatment » et comment faire face à cette violence psychologique en entreprise ? On fait le point.

 

Qu’est-ce que le « Silent Treatment » ?

La définition du Silent Treatment

Le « Silent Treatment », nommé ainsi par Kipling Williams en 2001 dans son livre - Ostracism: The Power of Silence - et traduit en français par « traitement silencieux », est une gestion calculée de la communication dans laquelle le silence joue un rôle essentiel et ayant pour objectif de contrôler et de fragiliser un individu ou sa position. Il s’agit d’un ensemble de comportements sociaux subtils, que l’individu peut être amené à rencontrer, lui signalant qu’il n’est pas « désiré » dans une situation donnée.

Ce mutisme actif, appelé aussi « supplice du silence » est une forme d’ostracisme, de rejet social. La psychologue clinicienne Harriet Braiker, l'identifie comme une forme de « punition manipulatrice ».

Ainsi, dans le perso comme dans le pro, cette « non-communication » peut être utilisée comme une tactique passive-agressive. Une manière d’exprimer un mécontentement, de la frustration, ou encore de la colère envers quelqu'un, sans avoir à verbaliser ces sentiments.

« Le pire péché envers nos semblables, ce n’est pas de les haïr, mais de les traiter avec indifférence ; c’est là l’essence de l’inhumanité » - George Bernard Shaw

 

L’impact du Silent Treatment sur les collaborateurs

Le « Silent Treatment » peut être très difficile à vivre pour celui ou celle qui en est la cible. Cette maltraitance émotionnelle peut entraîner des répercussions importantes sur les victimes qui se sentent ignorées et donc rejetées.

La victime peut se torturer pour essayer de se remémorer les derniers échanges qu’elle a eus afin de comprendre pourquoi on la traite de la sorte. Elle peut également essayer de rétablir la communication et en venir à s’excuser pour des choses qu’elle n’a pas faites, jusqu’à s’en rendre physiquement malade.

Ainsi, être mis à l’écart sans explication peut engendrer une remise en question, une perte d’estime et de confiance en soi, et dans certains cas, cela peut devenir une véritable souffrance au travail, menant à la dépression, au burn-out. Cela est tout aussi préjudiciable que le harcèlement. Voici quelques conséquences possibles :

  • Baisse de motivation : le manque de reconnaissance et de communication positive peut engendrer une perte d’enthousiasme et le sentiment d’appartenance à l’équipe, entraînant ainsi un désengagement professionnel.
  • Baisse de productivité : les performances individuelle et collective peuvent être compromises par le manque de communication.
  • Augmentation du stress : les collaborateurs victimes de traitement silencieux sont stressés et anxieux.
  • Répercussion sur la vie personnelle : lorsqu’un collaborateur subit régulièrement le traitement silencieux, ses relations familiales peuvent être impactées par sa frustration et sa dépression.

>> Formation : Mieux gérer les émotions, le stress et les conflits

 

L’impact du Silent Treatment sur les entreprises

Si le « Silent Treatment » entraîne des répercussions sur la santé des collaborateurs, il a également des conséquences néfastes sur les entreprises.

Certaines victimes peuvent en vouloir aux dirigeants de ne pas instaurer un climat propice aux échanges et à la confiance au sein de l’entreprise. Elles les tiennent responsables de leur mal-être.

Par ailleurs, le mal-être, la frustration et le stress ont un impact significatif sur la productivité des victimes, ainsi moins enclines à performer. Voici quelques impacts possibles pour l’entreprise :

  • Baisse de productivité : l’atmosphère tendue qui découle du « Silent Treatment » affecte l’enthousiasme des collaborateurs, ce qui engendre un certain désengagement et une diminution de la productivité.
  • Dégradation de l’ambiance : lorsque certains collaborateurs ou dirigeants ont un comportement passif-agressif, cela crée un climat professionnel toxique, un environnement peu propice à la collaboration et donc, à la prise de décision.
  • Absence d’innovation : les idées novatrices ne peuvent pas voir le jour dans un environnement professionnel toxique. La non-communication engendre la non-collaboration et ainsi l’absence de créativité ou d’innovation. Les collaborateurs finissent par ne plus rien partager.
  • Augmentation du turn-over du personnel : le « Silent Treatment » peut influencer négativement la culture d'entreprise, en compromettant ses valeurs par exemple. Les victimes finissent par quitter l’entreprise pour se protéger et chercher un travail dans une entreprise plus saine, véhiculant des valeurs qui leurs sont chères.

Enfin, la protection de la santé, de la sécurité mentale et physique des salariés est un devoir et une obligation de l’employeur. Il en va de sa responsabilité civile et/ou pénale.

 

Comment faire face au « Silent Treatment » au travail

L’ostracisme est un abus psychologique dont il faut à tout prix essayer de se détacher émotionnellement. Dans tous les cas, il est très difficile de forcer son manager (ou un homologue) à vous parler, surtout s’il en a décidé autrement !

Ainsi, si aucune de vos tentatives de communication ne fonctionne, et que cela vous affecte particulièrement, vous ne devez pas minimiser la situation. Il existe des solutions pour préserver votre bien-être au travail et votre santé mentale. Voici quelques actions que vous pouvez mettre en place pour vous protéger de cette violence psychologique.  

 

Identifier la cause

Ce n’est pas toujours simple de savoir pourquoi on devient une victime du « Silent Treatment », mais il faut tout de même essayer de comprendre. Est-ce qu’il peut y avoir une raison, et si oui, laquelle ? Vous ne trouverez peut-être pas de réponse à vos questions, mais il est intéressant d’effectuer une petite remise en question rapide (sans trop s’attarder non plus), pour mieux aborder la situation.

Il peut s’agir d’un simple malentendu, mais avant de remuer ciel et terre, vous devez vous poser pour y réfléchir.  

 

Tenter le dialogue

Que vous ayez identifié la cause ou non, vous devez essayer d’initier le dialogue avec votre « bourreau ». Faites-le en tête-à-tête. Exprimez respectueusement votre volonté de comprendre et de dénouer la relation.

En faisant le premier pas, il est possible que vous désamorciez la situation. Cela vaut la peine d’essayer avant de monter au créneau.

 

Comment faire face au « Silent Treatment » en entreprise ?

Image par Mohamed Hassan de Pixabay

 

>> Formation : Mieux communiquer avec les autres

 

Garder son calme

Il ne faut pas vous laisser submerger par vos émotions en réagissant de manière impulsive et colérique, même si vous avez l’impression de ne rien maîtriser. Si vous ne vous sentez pas prêt au dialogue, attendez un peu. Parfois il vaut mieux prendre le temps de prendre un peu de hauteur pour mieux aborder les choses. Cela peut également vous permettre de comprendre la perspective de votre interlocuteur. Parfois l’empathie permet de résoudre les conflits.

Par ailleurs, cela vous permettra de rester professionnel. N’oubliez pas que vous êtes au travail, et que vous devez avoir une attitude professionnelle en toutes circonstances.  

 

Alerter la hiérarchie

Si vous n’êtes pas parvenu à rétablir le dialogue et que la situation commence à vous affecter sérieusement, alors il est peut-être temps d’alerter vos supérieurs hiérarchiques ou les responsables des ressources humaines de l’entreprise. Ils peuvent vous conseiller sur la manière de gérer la situation ou intervenir si nécessaire.

Abordez le sujet de manière objective et mature. Vous n’êtes plus dans une cour d’école, même si le traitement silencieux fait beaucoup penser à une « bouderie » d’enfant. Il s’agit là d’un problème bien sérieux et réellement impactant pour votre santé.

 

Privilégier son bien-être

Vous allez devoir être patient pour affronter cette période difficile, car cela peut prendre beaucoup de temps. Prenez soin de vous tant physiquement qu’émotionnellement.

Si vous le pouvez, pratiquez une activité sportive, cela vous permettra d’évacuer le stress généré par votre situation au travail. Privilégiez les activités qui vous font du bien. C’est vraiment le moment de vous vous chouchouter en dehors de votre travail. Cela vous permettra d’affronter les moments difficiles un peu plus sereinement.

Par ailleurs, n’hésitez pas à faire appel à un psychologue pour obtenir un soutien supplémentaire. Un thérapeute peut vous aider à comprendre ce que vous vivez et vous aider à faire face aux défis à venir.

 

Comment faire face au « Silent Treatment » en entreprise ?

Image par WOKANDAPIX de Pixabay

 

Être ignoré, ou « ghosté » comme disent les « millenials », se révèle être une maltraitance, une violence au même titre que le harcèlement. Ce comportement enfantin dans le fond, peut faire bien des ravages sur le long terme.

C’est pour cette raison qu’il ne faut pas se laisser faire. Il ne faut pas accepter d’être « mis au placard », et ce, sous aucun prétexte. Il est essentiel de rester professionnel et de chercher des solutions constructives, permettant d’évoluer dans un environnement sain.

Si vous ne parvenez pas à rétablir le dialogue malgré toutes vos tentatives et que le silence pèse trop lourd, alors il est peut-être temps d’envoyer valser ces dynamiques d’ignorance et de voguer vers de nouveaux horizons.

Recherchez un job où vous serez écouté et respecté, au sein d’une entreprise qui promeut une communication transparente et ouverte. Un poste en adéquation avec vos valeurs et votre bien-être.

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