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Depuis quelques années, le monde du travail voit apparaître différentes tendances qui bouleversent la vie de certains travailleurs, qu’elles soient subies ou choisies.

Les Américains ont donné des petits noms à ces différentes tendances, tels que le « Burn out » (épuisement professionnel), le « Bore out » (épuisement professionnel par l’ennui), le « Big Quit » (la grande démission), le « Quiet Quitting » (la démission silencieuse), ou encore le « Quiet Firing » (le licenciement silencieux).

Le « Quiet Firing » est un phénomène qui émerge silencieusement, et qui a un impact significatif sur la culture du lieu de travail et l’entreprise. En effet, la plupart du temps, il reflète un environnement de travail toxique. Zoom sur cette tendance « silencieuse » de l’emploi.

Tout savoir sur la tendance du « Quiet Firing »

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Le « Quiet Firing », c’est quoi ?

Le « Quiet Firing », le « licenciement silencieux », est une expression qui fait écho au « Quiet Quitting ». L’employeur pousse un ou plusieurs salariés à démissionner afin d’éviter de le ou les licencier. En agissant de la sorte, l’entreprise évite de payer des indemnités de licenciement ou de rupture conventionnelle.

Le phénomène, bien que subtil, demeure juridiquement condamnable. Car il incombe à l'employeur de résoudre les problèmes qu’il rencontre avec ses employés, plutôt que de se « désengager » discrètement.

 

Les origines du phénomène

L’expression « Quiet Firing » est née très vite après celle de « Quiet Quitting », appelé la « démission silencieuse » en français, un mouvement qui a récemment pris beaucoup d’ampleur. Les salariés décident de réduire leur rythme de travail et leur investissement dans l’entreprise, pour différentes raisons, mais surtout pour se protéger.

Selon certaines théories, si certains salariés se « désengagent » en adoptant le « Quiet Quitting », c’est parce que les managers ne les soutiennent pas, voire les ignorent totalement. Ainsi, on peut se demander laquelle des deux tendances silencieuses a engendré l’autre.

 

Tout savoir sur la tendance du « Quiet Firing »

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Car un salarié qui démissionne silencieusement, peut également inciter une entreprise à avoir une attitude passive agressive, c’est-à-dire, à le licencier discrètement.

Comment se manifeste le « Quiet Firing » et pourquoi ?

Contrairement au harcèlement moral, généralement assez vite repéré au sein d’une entreprise, le « Quiet Firing » est plus difficile à identifier. Il peut se manifester par des remarques ou des comportements anodins.

Ainsi, licencier « discrètement » un employé, peut se faire sous différentes formes :

  1. Une absence d’augmentation ou de promotion : le salarié passe plusieurs années sans percevoir aucune augmentation ni promotion.
  2. Une diminution progressive des responsabilités et des heures de travail : lorsque les responsabilités de l’employé sont progressivement réduites sans aucune raison.
  3. Une soudaine exclusion des réunions et des projets importants : le collaborateur est tout à coup systématiquement exclu des réunions importantes ou qu’il n’est plus inclus dans les projets importants.
  4. Une absence de mission stimulante : le salarié fait face à une diminution progressive de ses responsabilités et se retrouve à effectuer des tâches qui requièrent moine d’expérience et qui ne lui permettent pas de s’épanouir.
  5. Une absence de feedback ou de communication : les managers directs cessent de communiquer avec le collaborateur. 
  6. Un changement soudain de comportement : le salarié remarque un changement de comportement de la part de sa direction, de ses managers ou encore de ses collègues. Ces derniers semblent l’éviter ou l’exclure sans raison apparente. Parfois, un supérieur hiérarchique peut donner au salarié l'impression qu'il ne peut pas rester travailler au sein de l’entreprise.
  7. Une pression pour démissionner volontairement : l’employeur ou le supérieur hiérarchique peut encourager le salarié à démissionner volontairement sans raison valable.

 

Les entreprises peuvent décider de pratiquer le « Quiet Firing » pour diverses raisons. En voici quelques-unes :

  1. Pour éviter les coûts et les complications juridiques associés à un licenciement formel,
  2. Pour éviter le bad buzz et préserver la réputation de l'entreprise.
  3. Pour contrer un comportement de « Quiet Quitting » de la part de l’employé. C’est le premier qui bouge qui a perdu ! la situation peut s’éterniser…

Enfin, il peut également être le résultat d'une mauvaise gestion ou d'une mauvaise communication entre les managers et les employés.

 

Les conséquences du « Quiet Firing »

Le « Quiet Firing » en entreprise, qui atteste d’un environnement de travail toxique, peut avoir des conséquences négatives à la fois sur les employés qui le subissent, mais aussi sur l’entreprise qui le met en place.

En effet, l’entreprise qui néglige ses salariés au point de leur donner envie de partir, peut vite se retrouver le bec dans l’eau ! Son comportement peut engendrer des conséquences désastreuses pour les employés, mais également pour elle-même.

Sur l’employé

Le salarié qui sent qu’il n’est pas apprécié à sa juste valeur au sein de son environnement de travail, peut commencer à trouver de moins en moins de sens à son utilité au sein de l’entreprise. Ce changement de la part de la direction peut avoir un impact négatif sur sa santé mentale et son bien-être au travail.

Aussi, l'incertitude et le manque de communication auxquels il est confronté peuvent générer du stress, de l'anxiété et une faible estime de soi. Cela peut nuire à sa performance et à son équilibre entre vie pro et vie perso.

Le salarié peut être victime de Bore out, ou au contraire redoubler d’effort pour surpasser l’atteinte de ses objectifs et ainsi souffrir de Burn out, épuisement professionnel. Quoi qu’il en soit, le « licenciement silencieux » entraînera probablement une « démission silencieuse ».

Ainsi, les différentes réactions que le collaborateur concerné peut avoir, sont susceptibles de nuire à l’entreprise, d’une manière ou d’une autre.

Sur l’entreprise

Des salariés heureux sont beaucoup plus performants que des salariés en souffrance. Or, les employés constamment sous-évalués peuvent décider de cesser d’essayer d’impressionner leur hiérarchie, et ainsi de se mettre en retrait.

Les conséquences de ce retrait peuvent être préjudiciables pour l’employeur, qui a l’obligation de préserver la santé et la sécurité de ses salariés. Car sans une communication ouverte, il est très difficile de savoir si un employé est en train de « démissionner silencieusement » ou s'il y a d'autres facteurs plus importants derrière son changement de comportement.

 

Comment les employés peuvent-ils réagir face au « Quiet Firing » ?

Le « Quiet Firing », ça n’arrive pas qu’aux autres ! Voici quelques conseils utiles si vous pensez être victime d'un licenciement silencieux :

  1. Communiquer avec la hiérarchie : tentez d'obtenir des explications sur les changements que vous remarquez. Essayez de clarifier la situation. Par exemple, que pensent-ils de vos performances ? Si le licenciement silencieux est effectué par votre manager direct, tentez une approche en passant au-dessus. En parlant avec son responsable, vous vous rendrez peut-être compte qu’il ne s’agit pas d’une décision de l’entreprise, mais plutôt de votre responsable d’équipe.
  2. Conserver des traces écrites : il est important de tout documenter, avec des dates et des informations précises sur les événements et les personnes concernées. Toutes les communications et tous les échanges, concernant les différents changements dans vos responsabilités ou concernant vos horaires. Tous les refus d’augmentation et de promotion. Cela pourra vous servir si vous décidez de contester le licenciement ou si toutefois vous choisissez de consulter un avocat.
  3. Rechercher un nouvel emploi : n’attendez pas ! Si vous pensez que la situation n’est pas normale, commencez à chercher un nouvel emploi. Il vaut mieux être proactif, et vous préparer à l'éventualité d'un licenciement.
  4. Prendre soin de sa santé mentale : le « Quiet Firing » peut être un moment très stressant et éprouvant. Parlez-en autour de vous et assurez-vous de prendre soin de vous. N’attendez pas d’être en souffrance.
  5. Demander conseil à un expert : vous pouvez consulter un avocat ou un conseiller juridique pour en avoir le cœur net. Est-ce que l’attitude de votre hiérarchie est vraiment légale ?  
     

Les questions juridiques et éthiques

Le « Quiet Firing » peut évidemment soulever des questions juridiques et éthiques.

D'un point de vue juridique

L’entreprise doit s’assurer de respecter les lois en vigueur en matière de licenciement. Les employés ont des droits, notamment en matière de consultation, de préavis, et d’indemnités.  

Dans le Code du travail, l’article L 1152-1 stipule : « Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. »

D'un point de vue éthique

L’entreprise doit traiter ses employés avec respect et fournir des informations claires, notamment en ce qui concerne leur statut professionnel. Elle doit s'efforcer de créer un environnement de travail où les collaborateurs sont traités équitablement et avec respect. Le « Quiet Firing » peut être considéré comme contraire à l'éthique compte tenu de l'incertitude et du stress qu'il peut engendrer. Il peut s’apparenter à du harcèlement moral.

 

Si vous pensez être victime de harcèlement moral, sachez qu’il existe différents recours. Vous pouvez alerter le CSE et les représentants du personnel, ou encore l’inspection du travail. Vous pouvez également saisir le conseil des prud’hommes ou un juge pénal. Ce n’est pas parce que ces méthodes managériales aux conséquences anxiogènes ont un petit nom sympa, qu’elles doivent pour autant rester impunies.

Sur le long terme, il apparaît nettement plus efficace de privilégier une communication claire et transparente entre managers, employeurs et collaborateurs. Si chacun fait appel à la raison, alors peut-être pourrons-nous prévenir ces tendances silencieuses et retrouver une ambiance de travail plus saine au bureau ! Pensez à consulter notre jobboard pour trouver un job dans un environnement sain.

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