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Entre crise énergétique, guerre en Ukraine, et inflation, l’année 2022 aura été une année plutôt incertaine d’un point de vue économique. Le marché du travail, qui pourtant se portait plutôt bien depuis la pandémie, se retrouve de plus en plus tendu, impacté par une économie globale post-covid au ralenti.

Cependant, selon les chiffres présentés par l’Insee, les effectifs salariés sont en augmentation de près de 4% dans le privé par rapport au dernier trimestre de 2019, et ce, malgré des revenus en berne.

En effet, selon le baromètre de l'emploi du groupe Adecco-Analytics, plus de 4,5 millions de recrutements sont prévus à partir du 1ᵉʳ octobre 2022 et sur les 12 prochains mois, soit jusqu’en octobre 2023.

L'année prochaine, ainsi, avec la pression de l'inflation sur les salaires et la pénurie de talents à laquelle les entreprises font face depuis quelque temps déjà sur certains postes, on peut se demander si la tendance au recrutement perdurera en 2023 et surtout à quoi ressemblera le marché de l'emploi.

Nous vous dévoilons les 5 grandes tendances de l’emploi pour l’année à venir.

 

1. Des compétences clés plus difficiles à trouver

Il y a 4.5 millions de recrutements prévus en 2023. Cependant, les entreprises ont de plus en plus de mal à trouver et recruter les candidats qu’elles recherchent en particulier. Les candidats qui disposent de compétences spécifiques sont de plus en plus difficiles à embaucher. Ainsi, on peut dire que les entreprises font face à une pénurie de talents. 91% des dirigeants de PME déclarent avoir des difficultés à recruter, selon une étude réalisée par la CPME début novembre.

Toutefois, l’offre n’excède pas la demande, à l’exception de quelques profils « pénuriques », comme les développeurs ou autres professionnels de la tech. Ainsi, le problème n’est pas qu’il y a moins de talents. Le problème est qu’ils sont difficiles à convaincre, ou qu’ils ne sont pas forcément là où on les cherche.

 

Les 5 tendances qui vont marquer le marché de l

 

Le monde de l’emploi est traversé par de profondes mutations, qui ont été récemment accélérées par la reprise économique postpandémie et la multiplication des mobilités professionnelles. En effet, le taux de démissions n’avait pas été aussi élevé en France depuis la crise des subprimes, en 2008.

Par ailleurs, la crise sanitaire et les différents confinements ont modifié les différentes aspirations des candidats. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus en quête d’un travail qui ait du sens, d’une entreprise dont la culture est en adéquation avec leurs idéaux et enfin, d’une vie professionnelle qui n’empiète pas sur leur vie personnelle.

Par ailleurs, les entreprises ont une fâcheuse tendance à chercher le mouton à cinq pattes. Pourtant, elles ont tout intérêt à revoir leurs exigences à la baisse, surtout si elles souhaitent recruter de nouvelles ressources en 2023. Un candidat ne peut pas disposer de toutes les compétences qu’elles recherchent.

Parmi les compétences les plus recherchées, il y a la capacité d’adaptation, le leadership et la créativité. Ainsi, les candidats qui semblent les plus motivés et capables de s’adapter, partent avec une bonne longueur d’avance.

Par conséquent, les entreprises vont devoir revoir leur manière de recruter si elles veulent attirer des talents et rester compétitives sur le marché. 

>> Développer de nouvelles compétences

 

2. De nouvelles méthodes de recrutement

En 2023, les nouvelles tendances en matière de recrutement impacteront significativement le processus. Les entreprises devront réfléchir à de nouvelles méthodes pour attirer, présélectionner et recruter des candidats qualifiés.

En effet, entre la concurrence et la crise mondiale, on comprend que de nombreuses entreprises placent la rétention de leur personnel, au cœur de leurs préoccupations.

La rémunération à elle seule ne suffit plus à attirer de nouveaux effectifs. Ainsi, au-delà du salaire, elles doivent miser sur différentes stratégies pour attirer de nouveaux collaborateurs et retenir leurs collaborateurs actuels. Il y a plusieurs leviers éventuels, comme les possibilités d’évolution, la flexibilité du travail, les primes, la qualité de politique RH et le télétravail. Ces leviers seront des éléments importants dans les négociations futures entre employeurs et candidats en recherche d’emploi.

 

Les 5 tendances qui vont marquer le marché de l

 

Par ailleurs, les candidats de demain n’hésiteront pas à refuser une offre qui présente trop peu de flexibilité. Travail à temps partiel, jours de congés, télétravail, mobilité, raccourcissement de la semaine de travail, et autres, sont des conditions auxquelles les entreprises doivent réfléchir et intégrer à leurs processus de recrutement, et ce, dans tous les domaines. Selon une enquête menée par l’IFOP, près de 33 % des candidats affirment refuser une offre en l'absence de télétravail.

Enfin, en réponse aux tensions de recrutement, les employeurs font des propositions de plus en plus individualisées aux candidats.  

>> Comment évaluer la culture d’une entreprise

 

3. Une baisse significative du chômage

Au troisième trimestre 2022, le taux de chômage s'établit à 7,3% de la population active, selon l'Insee.

Les postes vacants ont considérablement augmenté depuis la crise de covid en mai 2020 et Grant prévoit que le chômage descendra jusqu’à 3 % en 2023.

Taux de chômage en France (hors Mayotte)

 

Les 5 tendances qui vont marquer le marché de l

Le gouvernement entrevoit d’adapter les règles d'indemnisation à la conjoncture du marché de l'emploi. Ainsi, il veut moduler la durée d'indemnisation en fonction du taux de chômage en France, et ce, dès le 1ᵉʳ février 2023. Les impacts seront attendus à partir du 1ᵉʳ août 2023 :

  • Si le taux de chômage est sous les 9% ou s'il baisse pendant trois trimestres consécutifs : la France sera en « période verte » et la durée des droits baissera de 25% (coefficient 0,75) pour les bénéficiaires avec un plancher minimal de 6 mois (si on avait droit à 24 mois d'indemnisation avant la réforme, on passe à 18 mois).
  • Si le taux de chômage passe au-dessus des 9% ou augmente de 0,8% en un trimestre : la France passe en « période rouge » et les droits sont rétablis à 100%.

Ainsi, la nouvelle réforme de l’assurance chômage devrait déboucher sur 100 à 150 000 retours à l’emploi en 2023. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, déclare : « Les éléments dont nous disposons nous laissent espérer entre 100 et 150.000 retours à l'emploi à l'échelle de l'année 2023 ».

Enfin, selon l'enquête Pôle emploi « Besoin en main d'œuvre » réalisée en avril 2022, les entreprises projettent de recruter 3 millions de salariés, (71 % en CDI ou CDD de plus de six mois).

>> Trouver un emploi

 

4. Des créations d'emploi en progression

L'emploi continue d'augmenter. Selon une estimation provisoire de l'Insee, les effectifs salariés ont augmenté de 89.400 postes dans le secteur privé.

Fin septembre, ce même secteur employait 445.000 personnes de plus qu'il y a un an et près de 857.000 de plus que fin 2019, avant la pandémie.

Toujours selon l’Insee, « Les contrats d'alternance, et notamment d'apprentissage, continuent de nettement contribuer à cette dynamique ».

D’après une étude du ministère des Finances, en 2023, le marché de l’emploi devrait connaître une croissance de 1,6 %. Une des principales raisons de cette croissance, est le départ massif à la retraite des baby-boomers. Environ 760 000 postes devraient être libérés en 2023. Les entreprises devront s’assurer que le savoir des baby-boomers est bien transmis à la relève.

De plus, de nombreuses créations d’emplois sont également prévues dans des métiers sous tension

Enfin, plus de 6,2 milliards d'euros en plus seront débloqués en 2023 par rapport à 2022. Pour répondre à cette ambition du plein-emploi, les sommes allouées à la formation des salariés et des personnes en recherche active, seront renforcées.

Ainsi, l’accent sera mis sur la formation et l'alternance. Une enveloppe de 3,5 milliards d'euros d'aide à l'embauche des alternants a été prévue dans le budget 2023.

 

5. Des salaires sous pression

La pandémie et les tensions sur l’énergie liées à la guerre menée par la Russie en Ukraine, ont entraîné une inflation de plus de 6%. Avec un taux aussi élevé, de nombreux actifs souhaitent obtenir une augmentation de salaire.

Ainsi, l’inflation entraîne une pression sur les salaires et une augmentation des coûts de la main-d’œuvre. Par conséquent, de nombreux employeurs pensent qu’il sera difficile d’accorder une augmentation de salaire en plus de l’inflation.

 

Les 5 tendances qui vont marquer le marché de l

 

Enfin, avec une concurrence qui s’intensifie, il y a de plus en plus de pression sur les propositions salariales. De nombreuses entreprises reçoivent des demandes d’augmentation de salaire, notamment de la part d’employé ayant reçu une proposition d’une autre entreprise. Les employeurs sont donc contraints d’effectuer des contre-offres pour retenir leurs talents.  

Toutefois, lorsque les entreprises ne peuvent pas augmenter les salaires de leurs effectifs ou encore faire des propositions alléchantes aux candidats, elles ont d’autres moyens.

Les actifs en quête de nouveaux horizons professionnels n’hésitent pas à tirer profit des tensions actuelles pour renégocier les termes de leurs contrats.

Et la rémunération n’est pas le seul moyen d’attirer les bons candidats ou de retenir les bons profils. Ainsi, 13e mois, chèques repas, prime annuelle, prolongation du congé paternité, etc. sont des avantages pouvant rendre le package salarial davantage attractif.

>> Comment obtenir une augmentation suite à l’inflation ?

 

La réforme de l'assurance chômage intervient dans une période de renouveau du marché de l'emploi. La crise sanitaire a profondément bouleversé nos habitudes de travail, mais également nos attentes. Entre télétravail et mobilité, l’époque est à la flexibilité. Par ailleurs, les formes de travail sont également remises en question. De nombreux actifs considèrent l'auto-entreprenariat comme une solution d'avenir.

Quoiqu’il en soit, les métiers qui vont recruter le plus en 2023 sont très diversifiés. Ainsi, si vous souhaitez vous reconvertir, vous aurez le choix entre plusieurs secteurs d’activités et spécialisations.

Pour en savoir plus sur nos différentes formations en e-learning, n’hésitez pas à contacter des professionnels, qui répondront à toutes vos questions, et vous accompagneront personnellement dans le choix de votre formation pour accéder plus facilement à l'emploi que vous visez.

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