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En France, le présentéisme fait véritablement partie de la culture du travail. Et pour autant, cette pratique remise en question depuis la crise sanitaire n’a jamais fait ses preuves en termes d’efficacité et d’épanouissement au travail.

En effet, beaucoup pensent que plus ils partent tard du travail, plus ils sont bien vus par leur direction. Mais rester de longues heures au bureau pour montrer son implication peut entraîner des conséquences négatives à la fois pour la santé du salarié, mais également pour l’entreprise.

Zoom sur cette tendance et les différents impacts qu’elle engendre.

 

A quand la fin du présentéisme au travail ?

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Le présentéisme au travail, c’est quoi ?

Afin de prouver un certain engagement, voire carrément un dévouement parfois poussé à l’extrême, certains actifs travaillent même lorsqu’ils n’en sont pas ou plus capables.

En effet, certains se retrouvent à effectuer de longues journées de travail, et ce, même lorsqu’ils sont malades, épuisés ou démotivés. Il existe plusieurs profils de personnes victimes de présentéisme :

  • Les personnes malades qui vont tout de même au bureau : on parle de surprésentéisme.
  • Les personnes qui travaillent tout le temps, même pendant leurs congés : on parle également de surprésentéisme.
  • Les personnes qui restent tard en soirée même lorsqu’elles ont fini leur travail, afin d’être bien vues : on parle de présentéisme stratégique
  • Les personnes qui restent au bureau mais qui ne travaillent pas : on parle de présentéisme contemplatif.

Le terme « présentéisme » est en quelque sorte l’inverse de « l'absentéisme ». À partir des années 1990, il est utilisé couramment pour désigner la tendance des employés qui restent longtemps au bureau, alors qu'ils ne peuvent plus être pleinement efficaces et performants.

Pendant longtemps cette pratique a été encouragée en France, tandis que dans certains pays, elle est plutôt mal vue, comme dans les pays scandinaves notamment.

Qui n’a pas déjà entendu de la part d’un collègue en plein open space, alors qu’il quitte son poste à 18h : « Tu as posé un RTT » ?

Malheureusement le présentéisme engendre beaucoup de stress et est souvent la cause de nombreux burn-out.

 

A quand la fin du présentéisme au travail ?

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Les facteurs possibles du présentéisme

Les causes de ce phénomène sont multiples et peuvent découler soit du travail en lui-même, soit directement du salarié.
 

Les causes dues au travail

  • L’entreprise encourage le présentéisme : à travers une culture du résultat, les salariés peuvent se retrouver en compétition et ainsi s’épuiser au travail. Par ailleurs, l’entreprise peut valoriser l’excès de zèle et de présence de ses collaborateurs. Ainsi, pour se faire bien voir, les actifs jouent le jeu du présentéisme.
  • Les salariés font face à une surcharge de travail : les actifs qui accumulent beaucoup de travail, qui ont des missions irréalisables, qui font le back-up de certains de leurs collègues, ou encore qui ont une grosse charge de travail, peuvent se retrouver en état de très grande fatigue. Ils sont surmenés.
  • Les salariés sont insatisfaits : les actifs peuvent se retrouver très démotivés et peuvent être victimes de « démission silencieuse », « quiet quitting ». Ainsi ils restent de longues heures au travail sans rien faire. Ils sont juste « présents ».
     

Les causes inhérentes au salarié

  • Une incapacité à dire non au travail : les salariés qui acceptent trop de choses risquent de se retrouver débordés et stressés
  • Des difficultés financières rendant l’arrêt de travail impossible : le salarié ou l’entrepreneur ne peut pas s’arrêter de travailler au risque de voir son salaire diminuer.
  • Un surinvestissement personnel : le salarié a tendance à faire plus qu’on ne lui en demande, souvent dans un souci de perfection.
  • Un besoin de reconnaissance : en s’investissant à outrance, le salarié espère se faire bien voir par sa hiérarchie.
  • Un esprit de compétition dans l’objectif d’une promotion : le salarié pense qu’il augmente ses chances d’obtenir une promotion ou de monter en grade s’il se montre très présent et très investi dans son travail
     

Les impacts néfastes dus au présentéisme

Le présentéisme fait des ravages sur la santé mentale et sur l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle des salariés. Ses répercussions peuvent être très néfastes pour le salarié, comme pour l’entreprise.  
 

Sur la santé physique et mentale

Parfois les salariés les plus malades sont ceux qui font le plus de présentéisme. Et des actifs qui travaillent même lorsque leur état de santé ne le leur permet pas, détériorent d’autant plus leur état.

Par ailleurs, le présentéisme est également un vecteur de propagation des maladies contagieuses et de stress avec risques de dépression et de burn-out.

Enfin, le présentéisme augmente les risques d’accident du travail, notamment du fait de l’épuisement et de la fatigue.
 

Sur l’efficience et la productivité

Les salariés qui se rendent au travail malgré leurs problèmes de santé ou leurs problèmes personnels, ne peuvent pas être aussi performants que des salariés reposés et avec un bon équilibre vie pro vie perso.

Cela a des répercussions sur l’entreprise, qui se retrouve avec des collaborateurs épuisés et moins concentrés dans leurs missions, qui risquent de déclencher des maladies encore plus sérieuses et ainsi se retrouver en congé maladie pour un certain temps.
 

Comment prévenir le présentéisme pour se protéger ?

Selon le Code du Travail : « L'employeur doit veiller à la santé et à la sécurité de ses travailleurs en mettant en place des actions de prévention, d'information et de formation. Il doit également évaluer les risques professionnels sur chaque poste de travail. Ces risques sont consignés dans un document. »
 

Réagir avant qu’il ne soit trop tard

Ainsi, depuis la nouvelle loi santé au travail, les employeurs doivent protéger la santé et la sécurité de leurs salariés. Toutefois, chaque salarié doit être capable de veiller à prendre soin de sa propre santé.

Si vous sentez que vous mettez votre santé en péril pour des raisons professionnelles, vous devez :

  • Evoquer le sujet avec votre hiérarchie et pourquoi pas en référer directement à la médecine du travail : parlez avec votre employeur ou avec votre manager direct. Peut-être que des solutions peuvent être apportées (horaires aménagés, diminution de charge de travail, etc.).  
  • Prêter attentions aux signes avant-coureurs de maladie ou de burn-out : cela peut se traduire par des manifestations émotionnelles, physiques, cognitives ou comportementales. Si vous ressentez un épuisement professionnel, c’est un signal d’alerte suffisant. Vous devez lever le pied.
  • Utiliser un arrêt maladie ou des congés : à vouloir travailler sans cesse, on peut s’épuiser. Le présentéisme peut mener à des risques psychosociaux importants.
  • Vous fixer des limites : pour être performant il faut être reposé. Imposez-vous des limites d’horaires, ou encore de nombre de dossiers/clients à gérer.
  • Vous déconnecter le plus possible : le droit à la déconnexion a été instauré pour cette raison. Il faut savoir prendre des vacances et claquer l’ordi !
     

Privilégier le télétravail

La crise sanitaire de 2020 a un peu changé la donne sur l’image du présentéisme. Pendant les confinements successifs, les actifs, et les managers en particulier, ont pris conscience que la culture du présentéisme n’était pas si nécessaire et que les collaborateurs sont tout aussi, voire plus, performants et productifs que lorsqu’ils sont physiquement présents.

A quand la fin du présentéisme au travail ?

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Selon le rapport du Conseil national de la productivité (CNP) « les télétravailleurs engendreraient à long terme un gain de productivité de 5 à 9% ».

Le déploiement massif du télétravail depuis 2020 pourrait aboutir à un gain durable de productivité. Les actifs qui sont encore sceptiques sur leur efficacité en télétravail, peuvent effectuer des formations leur permettant de s’adapter sereinement à cette nouvelle organisation du travail désormais incontournable.

>> Formation : être efficace en télétravail

Finalement, faute de pouvoir utiliser la présence comme indicateur de motivation et de performance des salariés, le télétravail a démontré qu’il fallait plutôt s’intéresser au travail accompli et aux résultats. Car les salariés qui travaillaient depuis leur domicile et qui n’étaient ainsi par sous les yeux de leurs managers ont tout de même été très performants, voire plus.

Cependant, il faut tout de même respecter le droit à la déconnexion et ne pas passer tout son temps à travailler. Les salariés sont de plus en plus « connectés » en dehors des heures de bureau. Ainsi, la frontière entre vie professionnelle et personnelle est mince. Le droit à la déconnexion a été inscrit dans la loi pour s’adapter à cette réalité et créer les protections nécessaires à la santé des salariés actuelle.

 

Depuis la crise sanitaire et l’explosion du télétravail, le présentéisme est de moins en moins valorisé en France. Avec le « Quiet Quitting » et la semaine de travail de 4 jours qui commence à être plébiscitée par de nombreuses entreprises à travers le monde, on peut dire que la tendance est plutôt à un rééquilibrage entre vie pro et vie perso.

Là où le travail acharné et l’implication à outrance étaient devenus des normes sociales, il semble que la crise de covid a redistribué les cartes. Aujourd’hui plus que jamais les actifs cherchent l’équilibre : l’équilibre à la maison et l’équilibre au travail. Le bien-être au travail est devenu un critère très important dans la recherche d’emploi. De plus en plus de candidats recherchent un poste en adéquation avec leurs valeurs et leur bien-être. Consultez notre jobboard si c’est votre cas !

Le présentéisme et les risques qu’il fait courir, est définitivement remis en question depuis quelques années ! Espérons qu’il sera très bientôt qu’un lointain souvenir... 

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