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Rechercher un emploi, que l’on soit en poste ou non, n’est pas toujours une mince affaire. Entre les mises à jour de CV, la personnalisation des lettres de motivation et la préparation aux entretiens d’embauche, les candidats sont bien occupés. Ils ne doivent pas pour autant oublier d’estimer le salaire auquel ils peuvent prétendre dans leur métier.

Négocier son salaire à l’embauche a toujours était un exercice périlleux, mais avec un marché tendu, le sujet semble encore plus compliqué que jamais. Car avec la crise, les marges de négociations des entreprises sont souvent réduites.

Même lorsque vous avez appris à « vous vendre », le contexte géopolitique et inflationniste peut venir perturber certaines étapes du process de recrutement, et vous amener à mettre votre égo de côté. Mais devez-vous revoir vos prétentions salariales à la baisse pour autant ? On vous répond.

 

Crise, incertitude et monde du travail

L’économie mondiale n’a jamais été aussi incertaine. Il est clair que la série de crises multiples qui s’entrecroisent a plusieurs effets. Avec trois ans de pandémie, un secteur bancaire perturbé, un niveau d’inflation élevé et la guerre en Ukraine, les marchés du travail se retrouvent sous tension dans un certain nombre de pays.

 

En période de crise, doit-on revoir ses prétentions salariales à la baisse ?

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La hausse de l’inflation entraîne notamment une baisse des salaires réels, un ralentissement de la croissance économique et de la demande globale, ce qui mènera indéniablement à une réduction de la demande au niveau des emplois.

Les incertitudes et l’aggravation des prévisions auront forcément quelques conséquences sur le travail et les embauches. Que l’on soit en poste ou en recherche d’emploi, salariés ou freelances, nous nous demandons tous de quoi demain sera fait.

Alors, comment décrocher un job, qui plus est au juste prix, dans un contexte incertain ?

Faire le point sur la situation en effectuant des recherches

Vous avez postulé en ligne en répondant à une offre d’emploi et vous êtes ultra-motivé par le poste et par ses perspectives d’évolution. En gros, vous répondez au job de vos rêves. Mais jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour le décrocher ?

En ces temps incertains, on serait tenté de rogner sur le salaire ou sur tout autre avantage. Alors avant de foncer tête baissée dans des négociations qui pourraient tourner en votre défaveur, essayons de mieux comprendre la situation dans laquelle vous vous trouvez.

Se renseigner sur l’entreprise et la situation économique

Commencez par effectuer des recherches sur la situation financière de l’entreprise qui publie l’annonce. Lisez l’actualité, consultez les jobboards, les réseaux sociaux et le site web de votre potentiel futur employeur. Est-ce que d’autres postes sont ouverts ? Est-ce que l’entreprise enregistre une certaine croissance malgré les multiples crises ?

 

En période de crise, doit-on revoir ses prétentions salariales à la baisse ?

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Restez attentif aux évolutions du marché dans votre secteur. Vous pouvez tenir compte du nombre de candidats qui postulent à un même poste sur LinkedIn, cela vous permettra de savoir si le process de recrutement est plutôt en votre faveur ou si les recruteurs continuent à avoir la main.

Combien d’emplois sont disponibles pour vos compétences, à votre niveau d’expérience ? Toutes ces informations vous permettront de mieux vous positionner lorsque la question du salaire se posera. Si vos compétences et qualifications sont très prisées, alors votre valeur sur le marché en sera forcément influencée.

Se renseigner sur les prix du marché dans votre secteur

Peut-être pourrez-vous également trouver quelques informations sur les salaires des personnes qui partagent vos compétences et votre profession. Posez carrément la question à un cabinet de recrutement !

Pour connaître les prix du marché de votre secteur d’activité, consultez une étude de rémunération nationale. Cela vous permettra de vous positionner et de déterminer votre fourchette salariale.

Il n’est pas toujours évident de connaître et défendre notre juste valeur. Comment savoir le juste prix de ses compétences et de son expérience sur le marché du travail ?

Pour le savoir, vous devez prendre en compte votre niveau d’études, vos diplômes et certifications, vos compétences, vos années d’expérience, et prendre les données du marché de l’offre et de la demande dans votre secteur.

Pour savoir ce que vous valez sur le marché de l’emploi, vous pouvez également consulter Glassdor, l’outil de simulation de salaire le plus simple à utiliser.

Aussi, dressez la liste de toutes les annonces qui correspondent à votre poste idéal, et comparez les rémunérations lorsqu’elles y figurent. Si elles n’y figurent pas, vous pouvez contacter les recruteurs pour demander une fourchette, cela vous évitera de passer du temps à postuler à une offre bien en dessous de vos prétentions.  

Enfin, vous pouvez également passer des entretiens pour des postes sur lesquels vous n’avez que très peu d’enjeu, autrement dit, qui ne vous intéressent pas plus que ça (loin du domicile, etc.), mais qui répondent tout de même à vos critères de recherche.

 

Préparez vos arguments pour réussir votre négociation

Listez toutes vos compétences et expériences, et utilisez des éléments concrets qui prouvent votre valeur. L'idée est de démontrer l’avantage indéniable dont l’entreprise bénéficierait en vous choisissant. 

En période de crise, certaines entreprises se permettent d’être plus sélectives, et vous pouvez ainsi penser devoir revoir vos prétentions salariales à la baisse. Mais c’est en démontrant vos performances et votre efficacité que vous saurez vous démarquer de la concurrence et prouver que vous êtes le candidat idéal. Pour cela, vous pouvez faire référence à certaines de vos réalisations concrètes, qui attestent de votre valeur. Si vous êtes bien préparé et que vous connaissez les chiffres du marché, vous pouvez justifier vos prétentions.

Vous ne devez pas vous « brader ». Et ce, même si vous êtes au chômage ! Vous pouvez négocier votre salaire tout autant qu’une personne en poste. Car malgré la période de crise, il est indispensable de se battre pour une rémunération juste.

 

Quand doit-on revoir ses prétentions salariales à la baisse ?

Au cours d’une carrière, il est tout à fait possible de devoir revoir ses prétentions salariales à la baisse, même si cela ressemble plutôt à une régression.

Parfois, il est nécessaire de faire des concessions et de rogner sur le salaire, surtout lorsque cela permet d’obtenir une contrepartie intéressante. Ainsi, quelles sont les situations pour lesquelles vous pouvez baisser vos exigences en termes de salaire ?

 

Pour effectuer une reconversion

Vous avez fait un bilan de compétences, et vous avez décidé de vous réorienter. Mais lors d’une reconversion, on redevient forcément novice. Ainsi, si vous aviez toutes les compétences nécessaires à l’exercice de votre métier, ce changement de cap vous fera repartir de zéro, ou presque. Vous passez d’expérimenté à junior et cette mutation peut parfois s’accompagner d’une baisse de rémunération.

Par ailleurs, lors de votre reconversion, vous serez sûrement amené à reprendre une formation et cela signifie que vous pourrez vite évoluer et retrouver, voire dépasser, votre rémunération précédente. Peut-être même que vos compétences sur l’ancien poste viendront compléter celles attendues sur le nouveau, et ainsi, vous aurez la possibilité de ne pas repartir totalement de zéro.

 

Pour créer son entreprise

Les indépendants et les entrepreneurs qui ont fait le choix du changement de vie, savent qu’une certaine liberté engendre quelques concessions, notamment comme celle d’une baisse salariale, au moins les premiers temps.

Créer son entreprise ou se mettre à son compte n’est pas toujours facile. Certains peuvent se retrouver à travailler beaucoup plus, justement pour atteindre une rémunération décente. D’autres peuvent lever le pied au contraire, et ainsi accepter une baisse temporaire de leur rémunération.

 

Pour travailler moins

Qui n’a pas entendu parler de la semaine de 4 jours ? Mais voilà, toutes les entreprises ne sont pas prêtes à franchir le cap. Toutefois, au cours d’une carrière, on peut avoir envie de travailler moins pour vivre mieux. Et si pour travailler moins il faut rogner sur le salaire, tant pis !

Selon une étude du groupe Manpower, « plus d’un salarié sur trois serait prêt à diminuer son salaire de 5% en échange d’une semaine de 4 jours ».

Travailler 4 jours par semaine comporte quelques avantages non négligeables, comme une augmentation de la productivité, un taux d’absentéisme diminué, sans parler d’un meilleur équilibre vie pro vie perso. Peut-être que ce choix pourrait vous amener à revoir vos prétentions salariales à la baisse lors d’une nouvelle prise de poste au 4/5ème ?

 

Pour travailler en « full remote »

Depuis la crise sanitaire, beaucoup d’habitudes ont été prises. Le télétravail a été largement démocratisé et de nombreux salariés ne souhaitent pas forcément un retour au bureau. Certains d’entre eux ont même pris la décision de ne pas du tout retourner au bureau et de télétravailler à temps complet.

Pour obtenir cette condition de « full remote », certains ont dû rogner sur leur salaire de référence. La flexibilité du télétravail est devenue un critère de choix presque aussi important que le salaire. Selon une étude de Ring Central « L’autonomie sur le choix de l’environnement et du planning de travail semble être un enjeu majeur du monde du travail en 2023 ». À voir tout de même si vous considérez que baisser votre salaire pour un mode de travail déjà financièrement avantageux pour l'entreprise est vraiment légitime...

 

Avec une bonne connaissance du contexte de l’entreprise et la mise en avant de vos compétences, vous pouvez tout à fait réussir votre négociation salariale et obtenir la rémunération que vous estimez mériter. Ainsi, la crise n’est pas du tout une raison valable pour revoir vos prétentions salariales à la baisse.

En revanche, au cours d’une carrière, il peut y avoir des occasions à ne manquer sous aucun prétexte, vous poussant à faire le choix d’un salaire moins élevé. Cette reconsidération peut d’ailleurs s’avérer être un véritable tremplin pour la suite de votre vie professionnelle.

Toutefois, envisager de décrocher un job idéal à un salaire plus bas est une chose, mais accepter un salaire moins élevé pour un même poste, sans aucune raison valable, compensation ou valeur ajoutée, en est une autre. Une baisse de rémunération doit absolument être contrebalancée par certains avantages ou compensations (qualité de vie, sens au travail, etc.).

N’hésitez pas à postuler à plusieurs offres d’emploi pour augmenter vos chances de décrocher un poste passionnant, mais sans vous brader !

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